Numéro 648

15 07 2020

Avant la pause estivale, Énergie Plus consacre dans ce numéro plusieurs articles au déploiement de l’hydrogène. Potentiel vecteur de la transition énergétique, il connait un regain d’intérêt ces derniers mois, et les acteurs français se mettent en marche. Mobilité terrestre – voiture, bus, train – comme mobilité marine se tournent vers les piles à combustible, dans la perspective d’un essor des technologies accessibles et reproductibles. Par ailleurs, le tout premier démonstrateur d’une turbine à gaz fonctionnant à l’hydrogène (power-to-X-to-power) a été lancé en Haute-Vienne sur un site industriel, dans le but de valider la pertinence de l’hydrogène dans le stockage de l’énergie renouvelable sur le long terme.

La rédaction d’Énergie Plus vous souhaite de passer un bel été, et vous donne rendez-vous le 1er septembre pour un Dossier spécial Biogaz.

L’hydrogène au cœur de toutes les attentions

Que ce soit pour décarboner les secteurs des transports et industriel, pour stocker la production d’électricité renouvelable en surplus ou encore participer à l’équilibrage des réseaux d’énergie, l’hydrogène est actuellement au centre de nombreux projets et plans d’action. Les collectivités territoriales, avec en tête les régions (Occitanie, Île-de-France…), mais également les États – l’Allemagne a annoncé son intention d’investir 9 milliards d’euros dans cette technologie – s’intéressent de plus en plus à ce vecteur énergétique dans un contexte de transition énergétique. C’est désormais aussi le cas de l’Europe et de sa Commission européenne qui ont dévoilé mercredi 8 juillet leur stratégie pour l’hydrogène. « Le système énergétique de l’UE doit être mieux intégré, plus flexible et capable d’accueillir les solutions les plus propres et les plus rentables. L’hydrogène jouera un rôle clé à cet égard, car la baisse des prix des énergies renouvelables et l’innovation continue en font une solution viable pour une économie climatiquement neutre », a ainsi rappelé dans un communiqué la commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson.

Un plan en trois étapes et près de 40 actions, la création d’une “Alliance européenne pour un hydrogène propre” mais également des investissements cumulés dans l’hydrogène renouvelable pouvant atteindre 470 euros milliards d’euros d’ici 2050 ont été annoncés. Du côté français, tous les acteurs de la filière sont dans les starting-blocks comme en témoignent les nombreux projets actuellement détaillés dans ce numéro. Tous attendent cependant du Gouvernement français un plan national à la hauteur de ces enjeux et aux ambitions comparables à celles de l’Allemagne. L’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac), appuyée par de nombreux industriels (Air Liquide, EDF, Engie, Michelin, Plastic Omnium, Total, Schlumberger, Vinci…), a adressé un courrier au Cabinet du Premier ministre pour leur faire part de leurs attentes mais aussi de leurs inquiétudes de n’être pas assez soutenus. Réponse espérée en novembre… Le Gouvernement ayant confirmé que l’hydrogène fera bien partie du plan de sortie de crise, présenté à l’automne.