Stockage intersaisonnier : des technologies à développer

29 03 2024
Clément Cygler
Savosolar / AbSolar
À Cadaujac, près de 940 m2 de panneaux solaires captent l’énergie thermique du soleil dont une partie sera stockée dans les roches du sous-sol grâce à une soixantaine de forages.

Si les systèmes de stockage intersaisonnier de chaleur sont assez connus en Allemagne, aux Pays-Bas ou dans les pays nordiques, ils restent encore beaucoup trop confidentiels sur le territoire français. Pourtant, de par leurs caractéristiques et avantages, ces solutions pourraient facilement trouver leur place. L’Académie des technologies a émis cinq recommandations pour y parvenir.

Afin de décarboner tous les secteurs d’activités, l’ensemble des sources renouvelables doivent être davantage sollicitées et déployées. C’est notamment le cas de la géothermie dont la production de chaleur se limite à 4,8 TWh en France métropolitaine, soit moins de 1 % de la consommation de chaleur finale. Pour augmenter sa part dans le mix énergétique, un plan d’action a été lancé en février 2023. Celui-ci comporte plusieurs grands axes visant à structurer la filière, renforcer ses capacités de production, simplifier les démarches réglementaires ou encore améliorer la connaissance du sous-sol. Ce plan, selon le souhait du Gouvernement, devrait permettre de produire en quinze à vingt ans suffisamment de chaleur géothermale pour économiser 100 TWh par an de gaz, soit plus que les importations de gaz russe avant 2022.

Afin de parvenir à un tel niveau, tous les types de géothermie doivent être mobilisés, que ce soit celle en surface ou en profondeur mais aussi les systèmes de stockage intersaisonnier de chaleur (STES pour Seasonal Thermal Energy Storage). « Favoriser la géothermie avec du stockage à recharge active facilitera l’atteinte de la cible officielle de 100 TWh de chaleur fournie par la géothermie autour de 2040. Ceci suppose de parvenir à installer chaque année 3 GW de puissance, c’est-à-dire autant que la puissance totale installée jusqu’en 2020 », indique Yves Bamberger, vice-président et membre fondateur de l’Académie des Technologies, lors de la présentation d’un rapport sur ces procédés*. 

Alors que les systèmes traditionnels utilisent la chaleur naturellement disponible dans le sous-sol, le STES, appelé également géothermie à recharge active, consiste à récupérer et stocker de la chaleur ou du froid bas carbone pour un usage ultérieur, notamment l’hiver pour répondre à des besoins de chauffage ou l’été pour des besoins en climatisation. La chaleur peut ainsi provenir de sources diverses : panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, chaleur fatale comme celle associée au rafraîchissement de bâtiments ou au refroidissement des procédés industriels, etc. Encore peu connu en France, ce stockage intersaisonnier l’est beaucoup plus à l’étranger, en particulier en Allemagne, en Suisse et au Danemark.

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