Rénovation énergétique : les copropriétés en première ligne

28 10 2022
Clément Cygler
Adobe Stock

Porté par Île-de-France Énergies, le programme « Rénovons collectif » vise à augmenter et massifier le rythme des rénovations énergétiques globales en copropriété. Dans le prolongement de la première, la deuxième saison se veut plus ambitieuse.

Sensibiliser le plus largement possible à la rénovation énergétique en copropriété. Tel est l’enjeu du programme « Rénovons collectif » qui a entamé en juin dernier sa deuxième saison. En France, le secteur du bâtiment est encore responsable de 20 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES), dont près de deux tiers seraient attribuables au logement. Parvenir à 100 % du parc immobilier au niveau BBC en moyenne en 2050 – objectif fixé par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) – nécessite donc d’accélérer et de massifier le rythme des rénovations énergétiques.
Les logements en copropriété sont particulièrement concernés puisqu’ils représentent environ 30 % du parc total d’habitations, soit 9,7 millions de logements. « Le programme vise avant tout à stimuler la demande et à engager la copropriété dans une dynamique de rénovation énergétique globale, qu’elle pourra ensuite mettre en œuvre avec l’appui de France Rénov’ et de bureaux d’études », précise Raphaël Claustre, directeur général d’Île-de-France Énergies, structure porteuse des deux volets de la démarche.

Succès pour Recif

Entre 2019 et 2021, le premier volet du programme, baptisé à l’époque Recif*, a été mené sur quatre régions : Île-de-France, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est. Malgré un contexte difficile en raison des contraintes sanitaires, le bilan a été jugé satisfaisant, avec près de 49 collectivités impliquées et 91 territoires analysés. Des centaines de milliers de courriers « sur-mesure » ont ainsi été envoyés et 160 événements organisés afin de sensibiliser à grande échelle. Des outils de sensibilisation (guides, mini-brochures, Mooc) ont également été développés, à destination notamment des élus car de part leur connaissance de leurs territoires et leur accès aux données, ils représentent un maillon indispensable pour identifier des copropriétés susceptibles de s’engager dans cette dynamique. « C’est un appui important qui joue le rôle de tiers de confiance et peut aussi apparaître plus légitime pour s’adresser aux habitants », ajoute Raphaël Claustre.
Face à la réussite de Recif, le ministère de la Transition écologique a souhaité une deuxième version, Rénovons collectif, plus large notamment géographiquement mais également au niveau du public ciblé. Outre les collectivités qui restent l’entrée principale, le programme s’adresse désormais davantage aux acteurs privés, tels que les professionnels du bâtiment, les architectes, les syndics ou encore les bureaux d’études. Étendu à tout le territoire national, il est financé à hauteur de 14 millions d’euros par Antargaz, EDF, Enercoop, et Gaz Européen pour un volume d’obligation dédié de 1 957 TWh cumac sur la période 2021-2023.

Accompagner les divers acteurs

Pour ce nouveau volet, 51 collectivités territoriales, lauréates d’un appel à manifestation d’intérêt, ont été retenues, soit 20 millions d’habitants et 86 500 copropriétés. Elles pourront ainsi bénéficier d’outils et de méthodologies développés lors de la première saison. « Dans “Rénovons collectif”, le choix a été fait d’être le moins normalisateur possible. On définit des outils et ce sera à la collectivité de les adapter à leurs spécificités ou contraintes propres », pointe Raphaël Claustre.
Pour cette suite, des actions ont toutefois été définies comme obligatoires (boîtage, organisation de réunions d’information). Une vaste campagne nationale de communication a en outre débuté en juin dernier, et devrait être suivie d’une opération géante de boîtage. 1,13 million de courriers de sensibilisation devraient être prochainement envoyés à 4 000 copropriétaires et syndics. IDF Énergies prévoit également l’organisation de 360 évènements d’information. Un grand programme de formation à destination des syndics et des gestionnaires de copropriétés sera également lancé mi-octobre, dans l’optique de former 5 000 acteurs à la rénovation énergétique globale des copropriétés.

Restera encore à supprimer quelques freins ou obstacles à ce type d’opération. Les avis des architectes des bâtiments de France (ABF) peuvent notamment en représenter un, tout comme le manque de visibilité sur le long terme des aides financières disponibles

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