Pour de hautes performances sportives et énergétiques

22 03 2023
Clément Cygler
CNEA

Dans le cadre de ses différents projets de rénovation et de création de bâtiments, le site de Font-Romeu qui accueille des sportifs de haut niveau depuis plus de cinquante ans, va optimiser son installation énergétique. Un changement de chaufferie biomasse sera nécessaire afin de maximiser le taux d’énergies renouvelables dans le mix du site.

Situé à 1 850 mètres d’altitude, le site de Font- Romeu dans les Pyrénées- Orientales est une référence internationale pour le sport de haut niveau. Depuis 1967, des milliers d’athlètes dont plus de 250 médaillés olympiques, et des sportifs en devenir ont séjourné dans ce lieu dédié à la haute performance. Celui-ci héberge sur une surface bâtie de plus de 33 000 m², le Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive et Centre national d’entraînement en altitude (Creps-CNEA), la Cité scolaire Pierre de Coubertin ainsi que de nombreuses installations (patinoire, piscine, pistes d’athlétisme, salles d’entrainement, etc.).
Pour conserver cette attractivité et continuer à accueillir les sportifs dans les meilleures conditions, la Région Occitanie a lancé plusieurs projets de rénovation et réhabilitation des bâtiments mais aussi de création de nouvelles structures. Parmi celles-ci, le Centre de préparation à la haute performance (CPHP) de près de 6 000 m² comprenant un bassin nordique de 50 m extérieur à chauffer toute l’année, des espaces d’accueil et de réunions ou encore un complexe pour les sports de combat et collectifs.

Modélisations complexes

Pour accompagner ces différents projets, une optimisation du système énergétique, jugé quelque peu vétuste, a été actée. Actuellement, un réseau de chaleur, alimenté principalement par une chaufferie biomasse de 1,4 MW (couvrant environ 65 % des besoins) et plusieurs chaudières fioul d’appoint/secours, délivre 7 000 MWh par an au site de Font-Romeu. Confiée en novembre 2021 à l’équipe de maîtrise d’œuvre pilotée par Sermet Sud Ouest, filiale de Manergy, la mission vise à rénover les installations énergétiques, que ce soit les chaufferies ou le réseau, afin de maximiser la valorisation des énergies renouvelables.

Mais pour pouvoir rénover au mieux les équipements, une part importante du travail a été de réaliser un diagnostic complet permettant notamment d’évaluer les besoins énergétiques à date et projetés. Entre décembre 2021 et avril 2022, Sermet Sud-Ouest s’en est chargé. « Il a fallu échanger avec la Région sur le taux d’occupation des bâtiments, redessiner les plans linéaires des différents réseaux et ensuite faire des estimations d’appels de puissance pour l’ensemble des bâtiments afin de parvenir à différents scénarios de production de chaleur à partir de biomasse », précise Pierre Eveillard, directeur général délégué de Manergy Sud- Ouest.

Les modélisations ont par ailleurs été réalisées sur une année complète en simulant chaque pas de temps horaire, soit 8 700 heures. L’élaboration de ces simulations a également été complexifiée par certaines incertitudes liées aux projets de rénovation ou de création de bâtiments comme le CPHP, qui nécessitaient également d’estimer leur demande future en énergie. « Par exemple, pour le bassin nordique qui sera chauffé toute l’année, la simulation des besoins énergétiques a dû tenir compte des effets de convection et de déperdition à haute altitude, ainsi que de la couverture partielle ou non du bassin. Et ce, tout en devant respecter une contrainte forte sur la température consigne de l’eau de la piscine dont la tolérance a été fixée à plus ou moins 0,5 °C », détaille Pierre Eveillard.

La finesse du dimensionnement

Selon le diagnostic et l’étude d’avant-projet détaillé (APD), obtenir un taux EnR de 95 % ne peut être réalisé avec la chaufferie actuelle et nécessiterait la construction d’une nouvelle installation sur une autre parcelle du site. « Pour avoir un taux de couverture aussi élevé en EnR, un dimensionnement fin des chaudières biomasse a dû être mené afin qu’elles puissent fonctionner l’été à leur minimum technique », note Pierre Eveillard. Le site étant situé en haute altitude, le projet comporte également un volet stockage. La Région exige en effet une autonomie d’au moins sept jours pour pallier un éventuel blocage des camions ravitailleurs de bois par des chutes de neige.

Pour l’instant, la solution technique proposée par Sermet Sud Ouest intègre une chaudière « hiver » plaquette biomasse de 1 600 kW, une chaudière « été hiver » plaquette de 800 kW, et du stockage sous la forme de volumes tampon de 16 m³ pour la chaudière biomasse, de 10 m³ pour la chaudière fioul et de 8 m3 pour le réseau primaire interconnectant les deux chaufferies aux sous-stations existantes. Tout en conservant la même puissance, la Région souhaiterait quant à elle toujours plus de modularité en ayant recours à trois chaudières biomasse au lieu des deux proposées. Un nouvel APD prenant en compte cette demande devrait être prochainement rendu par Sermet Sud-Ouest, avant un lancement de la consultation d’ici fi n 2023. Les travaux devraient ensuite débuter dès 2024 pour une mise en service du nouveau système énergétique en 2025.

Régulation type « RC »

Outre le changement de chaufferie, certaines parties de linéaires du réseau de chaleur devront également être rénovées, et une extension complémentaire de 200 m linéaire sera créée pour rattacher la nouvelle chaufferie biomasse. L’enjeu sera surtout de modifier l’architecture de l’ensemble de la distribution du réseau. « On passe d’un système en étoile avec des branches indépendantes à une distribution avec des piquages pour chaque branche rattachée à une artère principale. Ces modifications hydrauliques permettront d’avoir une vraie régulation de type réseau de chaleur qu’il n’avait pas jusqu’à présent », souligne Pierre Eveillard.

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