Échirolles: un outil pour s’adapter aux phénomènes d’îlot de chaleur

15 03 2021
xavier Foissard
La ville, située entre trois massifs montagneux, a fait installer 32 capteurs de température, le tout complété par les mesures de deux stations météorologiques.

Échirolles, l’une des principales villes de la métropole grenobloise, se dote d’une application intégrée à son système d’information géographique (SIG), afin de caractériser ses îlots de chaleur urbain. L’outil sera utilisé par les services de la ville, notamment le service aménagement urbain, les services techniques et sociaux.

À l’échelle d’une ville comme Échirolles, 37 000 habitants répartis sur 800 hectares, l’initiative est une première. Située en région Auvergne- Rhône-Alpes, en première couronne de l’agglomération grenobloise, la ville se dote actuellement d’un ambitieux outil intégré à son système d’information géographique (SIG) visant à mieux connaître, prévenir et atténuer les îlots de chaleur urbain (ICU). Un projet plutôt cantonné jusque-là à des métropoles ou des villes aux aires d’habitation plus étendues, telles que Paris, Toulouse, Metz ou encore Rennes. Mais la ville, fraîchement labellisée Cit’ergie Gold, a fait entrer dans ses priorités l’adaptation au changement climatique. C’est avec l’appui d’un prestataire privé, le climatologue et géographe Xavier Foissard, qu’Échirolles a débuté en 2019 ce projet. L’outil d’aide à la décision vise à venir en appui des services municipaux dans le pilotage de leurs actions, en tenant compte des phénomènes (ponctuels et récurrents) d’îlot de chaleur urbain (ICU).

Établir une cartographie de l’ICU

Le projet débute en 2019. Avec les agents de la ville, le scientifique identifie les quartiers prioritaires où sévissent déjà des épisodes d’îlot de chaleur urbain. La ville, située entre trois massifs montagneux, fait partie de l’agglomération grenobloise, connue pour sa topographie “en cuvette”, propice aux chaleurs estivales. Suite à quoi, la ville implante 32 capteurs de température sur des équipements publics et des arbres. Le tout complété par « les mesures fournies par deux stations météorologiques situées sur le toit de la mairie, un point chaud, et dans le parc de la Frange verte, un point frais », complète Émilie Rousset, chargée de projet au service Environnement- développement durable. Durant les étés 2019 et 2020, Xavier Foissard et les services communaux effectuent des relevés de températures. « Deux étés particulièrement chauds, ce qui fut une bonne chose pour le projet… », assure le scientifique. Une cartographie fine de l’ICU est établie à l’échelle communale, mettant en évidence des quartiers plus ou moins vulnérables au phénomène. Entre différentes zones, lors d’une même journée d’été, des écarts moyens de température de 2,5 degrés sont relevés.

Outil d’aide à la décision

Aujourd’hui, le travail se poursuit. Il s’agit pour le prestataire et les services de la ville de rendre le modèle cartographique parfaitement opérationnel et intelligible pour les agents. En clair, « il faut que les services, en particulier les aménageurs et le Centre communal d’action sociale (CCAS), puissent croiser leurs données à cette cartographie et adapter leurs actions et leurs projets en fonction des résultats », ambitionne Émilie Rousset. Concrètement, il s’agit de végétaliser et désimperméabiliser certaines zones, agir prioritairement envers les populations à risque lors d’épisodes de chaleur. Des projets opérationnels sont déjà en cours, comme celui de végétaliser une cour d’école situé dans l’un des quartiers exposés au phénomène. « L’outil servira surtout sur le moyen et long termes, qui coïncident avec le temps d’aménagement de la ville », ajoute Xavier Foissard. Depuis, Grenoble s’est également engagée dans une démarche similaire.

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