Numéro 647

01 07 2020

Les conséquences de la crise Covid-19 sont encore incertaines sur la production de certificats d’économies d’énergie. Le dispositif se trouve d’autant plus dans un moment crucial qu’il s’apprête à entrer dans sa 5e période. Énergie Plus fait le point avec des acteurs de la filière sur les atouts des CEE pour surmonter l’impact de la phase de confinement, en tant que moteur de la reprise dans le secteur du bâtiment, et sur les points de vigilance, tel que le manque de visibilité par rapport aux futures obligations.

En outre, alors que s’ouvre la période estivale, Énergie Plus détaille le processus de transition énergétique engagé par la station alpine de Chamrousse : elle souhaite développer son économie touristique tout en se dotant d’une centrale biomasse, de panneaux solaires et d’une unité de production d’hydrogène.

Enfin, ce numéro revient sur les enseignements du programme de recherche “Transition énergétique et sociétale”, mené par l’IMT Atlantique depuis cinq ans. Il a pour but de faire émerger les projets portés par la société civile en faveur de la transition et de les articuler avec les politiques publiques territoriales. Sa raison d’être est plus que jamais d’actualité après que les citoyens ont exprimé leur volonté d’accélérer la lutte contre le changement climatique aux dernières élections municipales.

L’urgence climatique et la réponse citoyenne

Samedi 20 juin, une température de 38°C a été enregistrée dans la ville de Verkhoïanska, située en Sibérie. Il s’agit d’un nouveau record de température au nord du cercle arctique. Surprenant, pas vraiment compte-tenu du fait que l’arctique est une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement. Selon l’agence méteo des Nations unies, son taux de réchauffement est deux fois supérieur à la moyenne mondiale. «Toutefois, ce qui est inhabituel dans ce cas, c’est la durée pendant laquelle les anomalies de température supérieures à la moyenne ont persisté », a indiqué le programme européen d’observation de la terre Copernicus. Cette année, la Sibérie a en effet connu un hiver et un printemps avec des températures supérieures à la moyenne. Avec comme conséquence directe, une accélération de la fonte des glaces qui entraînera à son tour un réchauffement et une élévation des océans… L’urgence climatique est donc toujours aussi présente, malgré les quelques points positifs (diminution du CO2 et des gaz à effet de serre par exemple) recensés lors des premiers mois de pandémie de Covid-19.

États et collectivités territoriales doivent donc accentuer leurs actions en faveur des transitions environnementale et énergétique pour limiter les impacts du changement climatique. Ils ne sont cependant pas seuls et peuvent compter sur les collectifs citoyens, porteurs de nombreux projets sur nos territoires. Mais comme l’a souligné le programme Transition énergétique et sociétale (TES), un effort important reste à produire pour faciliter l’émergence de ces démarches et surtout les articuler à nos politiques publiques territoriales. La concertation et la co-construction avec la société civile seront-elle enfin reconnues à leur juste valeur ? Peut-être un premier élément de réponse avec le devenir prochain des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), qui passeront pour certaines en Conseil de défense écologique avant fin juillet, et seront intégrées pour d’autres au plan de relance soumis au Parlement. La plupart feront l’objet d’un projet de loi spécifique « multi-mesures » en septembre.